Conseils

Acheter un chat de race

Acheter est un acte réfléchi

Acheter un chaton de race n’est pas une démarche anodine et doit être un acte mûrement réfléchi. Accueillir chez soi un animal apporte énormément de joies, mais engage également une véritable responsabilité et un certain nombre de contraintes.

Avant de sauter le pas et de contacter des éleveurs, assurez-vous d’abord que vous saurez accueillir votre nouveau compagnon dans les meilleures conditions : pourrez-vous l’emmener avec vous ou le faire garder durant vos vacances ? Pourrez-vous subvenir à son entretien (nourriture) et à ses soins vétérinaires ? Etes-vous bien conscient qu’il ne devra pas sortir et vagabonder librement, sous peine de voir son espérance de vie considérablement abrégée (vol car les chats de race attirent les convoitises, maltraitance, empoisonnement, risques de périr écrasé par une voiture…) ? Etes-vous conscient également qu’il s’agit d’un être vivant pouvant tomber malade et non d’un objet dont on peut garantir 10 ans le fonctionnement parfait ? Si vous avez des enfants, vous ne devez pas acheter un chaton pour les amuser. C’est vous qui payerez son entretien et qui changerez sa litière. Il faut donc que vos motivations soient aussi fortes que celles de vos enfants qui vous réclament ce petit compagnon. Et attention, vos enfants ne doivent pas le considérer comme un jouet, au risque de le blesser. Si votre décision est mûrement réfléchie, alors prenez un moment pour lire ce dossier, il vous aidera à acquérir votre chaton avec sérénité, sans mauvaise surprise.

 Contacter un éleveur 

Pour commencer, il ne saurait être question de s’adresser à une animalerie. Les animaleries ne sont de toute manière pas des endroits où acheter un chaton. Même quand ces animaux proviennent d’élevages français, vous n’avez pas de garantie réelle sur leur bonne santé et leur socialisation. Le vendeur est payé pour faire du chiffre, il doit vendre, et que finalement, ce chaton ne vous convienne pas réellement, qu’il ne soit pas en mesure de vous renseigner sur le caractère et la personnalité de l’animal, sur les spécificités de la race, est sans importance pour l’animalerie, et peu lui importe les difficultés que vous rencontrerez par la suite. De plus, contrairement à une idée reçue, vous payerez votre compagnon, souvent bien plus cher que chez un éleveur. 

Tout d’abord, ne soyez pas pressé. Des éleveurs de Sacré de Birmanie, il y en a un certain nombre et il y a des portées presque toute l’année. Ne cherchez pas systématiquement l’éleveur le plus proche de vous. Ce n’est pas sur un critère de proximité que vous devez choisir votre éleveur. Votre Birman sera votre compagnon pour 15 années en moyenne, c’est long, alors prenez votre temps, ne vous précipitez pas. Le premier contact avec l’éleveur, de nos jours, se fait souvent par email (ou Facebook pour certains). N’hésitez pas à exprimer vos motivations. Les éleveurs sérieux n’apprécient pas trop en général, des mails de ce type : « bonjour, vous avez des chatons disponibles, si oui, combien ? ». Nous ne vendons pas des tomates au kilo… Soyez donc plus chaleureux dans votre demande. Présentez-vous, expliquez pourquoi vous voulez un Birman, ce qui vous a fait craquer, bref, les informations qui peuvent séduire l’éleveur en donnant de vous l’image d’un acquéreur motivé, pouvant rendre un Birman heureux. Vous pouvez aussi contacter l’éleveur par téléphone, en sachant que les éleveurs sont des gens qui ne vivent pas de leur élevage, mais en font leur loisir principal et leur passion, il sera souvent plus facile de joindre un éleveur en dehors des heures de travail, la plupart d’entre eux exercent une activité professionnelle pour entretenir leurs chats. Evitez d’appeler le dimanche matin à 8 h ou en fin de soirée (23h)… Evitez surtout de vous rendre chez un éleveur sans rendez-vous, les éleveurs ne tiennent pas un commerce portes ouvertes, leur domicile dans lequel ils vivent avec leur famille, est aussi leur chatterie (élevage familial, les chats vivent en famille).

N’oubliez pas que l’éleveur n’est pas obligé de vous vendre un chaton. Il cherchera avant tout à placer ses chatons, dans des familles sérieuses et motivées, qui apporteront au chaton les bons soins et l’affection auxquels il a été habitué dès sa naissance. Il est donc important d’établir un climat de confiance et des relations conviviales entre l’éleveur et vous. N’oubliez pas que par la suite, l’éleveur sera votre principal interlocuteur quand vous aurez des questions à lui poser sur votre chaton. Il pourra aussi vous conseiller pour les petits bobos occasionnels. 

Choisir un éleveur 

Le choix est vaste, mais chez les éleveurs comme partout, il y a des passionnés, amoureux de la race qu’ils élèvent, soucieux de travailler sérieusement, qui se moquent de la rentabilité de leur élevage, et les autres… Il faudra donc choisir un éleveur présentant certaines garanties. Déjà, si par la suite vous aviez un souci avec votre chaton, l’éleveur serait-il là pour vous conseiller, vous épauler ? Ou bien vous dirait-il de vous débrouiller, après tout, en dehors des garanties légales prévues par la loi (délai très court), il n’est pas concerné ? Un éleveur sérieux ne se désintéresse pas du devenir de ses chatons une fois qu’ils sont partis de chez lui. 

Mais comment savoir si on aura affaire à un éleveur sérieux ? Pour commencer, le premier contact est important. L’éleveur qui a des chatons disponibles à la vente ou à la réservation, vous pose-t-il des questions ? Veut-il s’assurer que vous êtes motivé ? Est-il capable de prolonger la discussion pour répondre à vos questions, vous renseigner sur la race, vous parler de ses chats, de ses chatons, de leur caractère ? C’est déjà bon signe… Au contraire, au téléphone, il vous annonce simplement le nombre de chatons disponibles et leur prix, comme un commercial, ne cherche pas à en savoir plus, ne souhaite visiblement pas prolonger la conversation ? Mauvais signe… Il y a ensuite, plusieurs autres indices pour vous guider dans votre choix : Un éleveur sérieux préfère attendre pour le départ de ses chatons, que ceux-ci aient entre 3 mois et 4 mois et ne les laisse partir qu’entièrement vaccinés. Un éleveur sérieux en effet, ne vous vendra pas un chaton n’ayant pas eu tous ses vaccins, c’est-à-dire, la primo-vaccination qui est effectuée vers 2 mois, et le rappel vers 3 mois. C’est d’ailleurs principalement en raison de cette date de rappel, que l’éleveur préfère attendre un peu, car il arrive que le vaccin, qui constitue un mini traumatisme pour l’organisme du chaton, provoque quelques réactions, souvent une semaine après l’injection, comme un rhume, une diarrhée, une fatigue. De plus, la protection du vaccin n’est en général active qu’au bout du 15ème jour qui suit l’injection. En tout état de cause, n’achetez jamais un chaton de moins de 3 mois et qui n’aurait pas eu son rappel de vaccination, même si la loi n’oblige l’éleveur qu’à céder ses chatons à partir de 7 semaines. Un chaton Birman est vendu un certain prix, il serait incorrect de la part de l’éleveur de vouloir économiser le prix du rappel de vaccin ! Enfin, la socialisation d’un chaton est complète et parfaite vers 3 mois. Le chaton a été parfaitement éduqué par sa mère, même si celle-ci semblait s’en désintéresser (le discours de certains éleveurs pressés de vendre avant 3 mois démontre surtout une méconnaissance totale des mécanismes de socialisation des chatons par leur mère). Et quel éleveur passionné, a envie de voir partir ses chatons à moins de 3 mois ? Un éleveur n’a pas d’intérêt économique à refuser de vendre ses chatons à moins de 3 mois. Car pendant les semaines suivantes, il va payer leur entretien (frais de nourriture qui vont augmenter, rappel des vaccins, stérilisation, vermifuge,…). Ce n’est donc pas intéressant pour lui, sur le plan économique. Faites-lui donc confiance. Si l’éleveur ne laisse pas partir avant 3-4 mois ses chatons, c’est pour le bien de ceux-ci, et dans l’intérêt de l’acquéreur. 

Un éleveur sérieux vend ses chatons avec un pedigree (pedigree LOOF si le chaton est né en France). Soyez très vigilants sur ce point. Le pedigree est la seule assurance que vous achetez un vrai chaton Sacré de Birmanie. En l’absence de ce pedigree, le chaton sera « de type », et rien ne vous garantis que vous achetez bien un Birman. Vous pouvez demander à regarder les pedigrees des parents de votre chaton, tous les chats doivent être des Sacrés de Birmanie. Un chaton Birman vendu pour la compagnie, déjà stérilisé, entièrement vacciné, pucé, doté d’un pedigree, né dans un élevage familial sérieux coûte en moyenne entre 800€ et 1000€ (en Belgique). Refusez de payer plus de 200€ un chaton Birman sans pedigree ! Votre petit compagnon vous accompagnera pendant environ 15 ans, alors préférez patienter quelques mois, voire faire quelques économies, plutôt que de vous précipiter chez le 1er marchand de chat venu. Chez un éleveur sérieux, les chattes ne font qu’une portée par an. Cela fait longtemps que vous songez à acquérir un Birman, et que vous parcourez les petites annonces. Et curieusement, vous constatez que ça fait 3 fois cette année, que cet éleveur qui n’a qu’une femelle, propose une portée de cette femelle… fuyez.                                                             

Chaton de compagnie, d’exposition ou de reproduction ?

Un éleveur passionné élève par souci d’amélioration de la race Sacré de Birmanie, avec pour objectif de parfaire ses lignées, et il évalue chacun de ses chats et leur descendance afin d’estimer au plus juste les critères qualitatifs de chacun. Ceci par souci d’honnêteté, de transparence et de qualité de vie pour les chats et leur nouveau propriétaire. Ces critères sont l’analyse de préceptes définis (caractère génétique, comportement psychologique, morphologie, standard de la race) afin de sélectionner au mieux chacun de ses chats :

♥  Chat de compagnie : tout chaton que l’éleveur a choisi de ne pas faire entrer dans le circuit de l’élevage. Depuis 2017, ce type de chaton sera obligatoirement vendu stérilisé (ou devra l’être avant ses 6 mois), sauf pour l’étranger. Le chaton de compagnie est décrété comme tel lorsque sa morphologie ne répond pas suffisamment aux exigences de son standard (nez trop droit, tête pointue, mauvais gantage…). Ses défauts sont en général imperceptibles par un particulier. Il aussi peut s’agir d’un défaut transmissible qu’il faut écarter de la reproduction : nœud à la queue, goutte de lait, strabisme… Le chaton de compagnie n’est pas un chaton laid, loin de là, c’est un véritable Birman, mais il n’a pas de qualités morphologiques réelles à transmettre à sa descendance.

♥  Chat d’exposition : tout chaton dont la morphologie, les gants et le type sont particulièrement conformes au standard de la race, et qui pourra donc sortir en exposition féline et obtenir ses titres. Le chat d’exposition est également vendu, en général, comme reproducteur. Il est très difficile à obtenir dans la race Sacré de Birmanie, car avoir un chaton parfaitement ganté est déjà rare.

♥ Chat reproducteur : tout chaton estimé par l’éleveur qui possède le caractère génétique, le comportement et la généalogie adéquats qui tendent pour améliorer la race. Le chat de reproduction peut s’avérer, dans le cadre d’un défaut morphologique lié à un accident (défaut accidentel non héréditaire), ne pas être de qualité d’exposition, mais susceptible de transmettre ses qualités génétiques à sa descendance. C’est un chat qui a des qualités intéressantes à transmettre mais qui n’a pas le gantage parfait pour les expositions.

Si vous achetez un chaton de compagnie, il sera certainement stérilisé. La stérilisation précoce est une intervention qui n’entraîne pas de conséquences sur la santé future du chaton, et qui pour vous, ne présente que des bénéfices. Ainsi, vous n’aurez pas à prendre à votre charge, les risques liés à une allergie aux produits anesthésiants (risque qui est identique sur un chaton de 3 mois et sur un chat de 6 mois). Ce ne sont pas les éleveurs les moins sérieux qui stérilisent leurs chatons de compagnie… Les éleveurs sérieux veulent s’assurer que le chaton qu’ils vendent pour la compagnie, vivra une vie de chat de compagnie, loin des risques liés à la reproduction, et la stérilisation précoce est le meilleur moyen de s’en assurer. La stérilisation précoce n’a pas pour objectif un quelconque souci de monopole, mais de s’assurer que seuls des chats ayant de réelles qualités à transmettre à leur descendance reproduiront, et ceci entre les mains d’éleveurs, expérimentés ou novices, sérieux et passionnés.

Si vous souhaitez un Birman pour la reproduction, parlez-en avec l’éleveur. Les éleveurs sérieux peuvent vous conseiller, vous orienter dans votre projet, ils vous expliqueront aussi les difficultés liées à l’élevage, ses objectifs. Les futurs éleveurs consciencieux prêts à œuvrer pour le Sacré de Birmanie, à travailler sérieusement sans épargner leurs efforts, sont souvent les bienvenus. Un éleveur sérieux ne vous vendra pas un chaton de qualité médiocre, mais l’idéal est que votre connaissance du standard, vous permette d’évaluer les qualités d’un chaton, dans le cadre de votre projet d’élevage.

Chez l’éleveur

Il est vivement conseillé de se déplacer voir les chatons. Méfiez-vous des éleveurs qui insistent pour vous livrer un chaton et tentent de vous dissuader de venir voir les chatons. Il est normal, sachez-le, qu’un éleveur préfère que les chatons aient reçu leur premier vaccin pour que vous veniez les voir.

L’éleveur vous demandera parfois d’ôter vos chaussures ou d’accepter que vous désinfectiez vos semelles avec un produit qu’il vous donnera. Il pourra vous demander aussi de désinfecter vos mains, ou du moins de les laver. Ne soyez pas offusqué par ces simples mesures d’hygiène, pas forcément 100 % efficaces, certes, mais qui tranquillisent l’éleveur toujours inquiet pour la santé de ses chatons. Chez un éleveur familial, les chats (à l’exception des étalons : pour éviter les saillies accidentelles et les marquages urinaires) vivent en liberté dans l’habitation. La plupart des éleveurs laissent les chatons courir un peu partout (sous surveillance), lorsqu’ils sont suffisamment autonomes. Un éleveur sérieux ne maintient jamais un chat en cage (même ses étalons). Il ne confine pas tous ses chats dans une pièce spécifique, voire pire, une cave ou un sous-sol. Son habitation, quelle que soit sa taille, est propre. On ne doit pas être asphyxié par l’odeur d’urine. Il n’a pas de surpopulation féline chez lui. Quand il a de nombreux chats, il les sépare par petits groupes dans les différentes pièces de l’habitation (pièces non spécifiques afin que les chats ne soient pas isolés des humains), pour éviter qu’une faible densité par rapport au nombre de chats, ne favorise les maladies épidémiques. Les chats viennent volontiers vers les visiteurs, les chatons sont confiants et se laissent facilement manipuler. L’éleveur ne vous presse pas de faire un choix, vous conseille au contraire de bien réfléchir.                        

Comment bien choisir son chaton ?

L’état de la chatterie

Les lieux doivent être propres et les chats bien soignés. Surtout, ils ne doivent pas vivre en cage. Assurez-vous que les mâles ne soient pas enfermés. Observez l’environnement dans lequel le chaton grandit : dans une ambiance familiale, avec peu de chats, vous trouverez des chatons qui ont été choyés, couverts de bisous, de caresses,…  De même, ils doivent disposer de jouets et arbres à chats.

L’éleveur

N’hésitez pas à poser des questions à l’éleveur, il est là pour répondre à vos inquiétudes et pour vous conseiller. Un bon feeling est important, il est normal aussi que l’éleveur vous pose des questions. Il doit s’inquiéter de l’environnement dans lequel le chaton vivra et s’assurer qu’il sera heureux. L’éleveur consciencieux voudra garder le contact par la suite, d’où l’importance d’établir de bonnes relations. Regardez comment l’éleveur caresse ses chats, il doit agir avec douceur et non avec brutalité.

Les chats faisant partie de l’élevage

Demandez à voir tous les chats, en particulier les parents de votre chaton.  Si le propriétaire a fait une saillie extérieure, il ne pourra pas vous montrer le père, mais peut vous en montrer des photos. Assurez-vous qu’ils soient récemment testés négatifs contre les virus (surtout fiv et felv) et en bonne santé (suivi rigoureux des vaccins et vermifuges, examens de dépistage des maladies génétiques,…). Vous devez aussi voir les frères et sœurs de votre futur petit félin.

Vérifier l’état de santé du chaton

Les yeux et le nez doivent être propres : pas de larmes ni de croûtes, pas de yeux qui restent fermés, pas d’éternuements, pas de nez qui coule,… Les oreilles doivent également être propres : pas de traces grisâtres ou noires à l’intérieur. Le poil doit être doux, brillant, propre et souple. Vérifiez que le chaton n’ait pas de puce en écartant les poils pour voir s’il n’y a pas la présence de petits points noirs. Le poil doit être suffisamment fourni, sans zones absentes de poils. Le derrière du chaton doit aussi être propre, sans traces de diarrhée. Le chaton ne doit pas être trop maigrichon, demandez à l’éleveur si il grossit bien. Le chaton doit recevoir ses vermifuges régulièrement et être vacciné contre le coryza et le typhus + la rage pour certaines destinations.

Le caractère du chaton

Le chaton doit jouer ou du moins se montrer curieux. Il ne doit pas être prostré ou rester dans son coin. Le chaton peut être timide mais en aucun cas très craintif ou agressif. Prenez le chaton dans vos bras pour voir sa réaction, il ne doit pas cracher, ni vouloir s’enfuir. Soit il est éveillé et il a envie de jouer, alors il risque de vouloir sauter, soit il est fatigué et s’endormira sur vous.

Pièges à éviter :

Ne jamais acheter en expo : vous ne voyez pas les autres chats, ni comment ils sont élevés. Ne jamais acheter un chaton sans pedigree. Le pedigree vous garantit que votre chaton est bien de pure race et qu’il n’y a pas de consanguinité. Ne pas réserver un chaton par e-mail : déplacez-vous, c’est la meilleure garantie que votre chaton est en bonne santé et bien équilibré. Il est parfois nécessaire de faire plus de kilomètres que prévu. Un bon contact par e-mail ou par téléphone ne signifie rien. Méfiez-vous des chatons à petit prix : sont-ils réellement en bonne santé ? Il est nécessaire d’avoir au moins la primo-vaccination et le rappel. Ne pas achetez un chaton avant ses 3 mois.